> Ateliers à l’orphelinat Annai Velangani de Pondichéry (Inde) - PAVO - 2017

À Pondichéry, l’orphelinat Annai Velangani est une maison destinée à accueillir des enfants en grande difficulté : soit orphelins, soit n’ayant plus qu’un parent ou un autre membre de leur famille, incapable de subvenir à leurs besoins de base. Son objectif principal est : « de fournir à tous ses enfants un cadre qui se rapproche le plus possible d’une vie de famille et de leur permettre de suivre une scolarité de qualité »[1].

En dehors de l’école, les enfants et adolescents ont accès à différentes activités tout au long de l’année, comme la danse, la musique ou encore le cricket. Ponctuellement, ils effectuent des excursions, vont à des spectacles, et participent à des activités encadrées par des volontaires.
Les ateliers de création artistique se sont déroulés pendant le temps des activités extrascolaires. Les participants étaient répartis en deux groupes de tranches d’âge différentes, de 6 à 10 ans et de 11 à 15 ans. Ils y ont expérimenté plusieurs techniques de création, autour de propositions de productions portant notamment sur le thème de l’identité. Une petite fille a par ailleurs bénéficié d’un suivi individuel adapté à ses besoins.
Prenant place dans un emploi du temps fort chargé par l’école qui n’offre pas toujours de temps artistique, les ateliers représentaient pour les enfants et les adolescents un moment non seulement récréatif, mais aussi un apport de nouveauté dans un rythme sinon très vite monotone. La possibilité d’exprimer par l’art ses joies et ses peines était également offerte par ces ateliers, et les participants ont su la saisir, déployant une grande créativité.

Impressions et ressentis d’ateliers

L’ambiance familiale et pleine de tendresse qui régnait à l’orphelinat m’interpela dès que j’y eu mis les pieds. Ici, tout le monde semble être comme frères et sœurs, et on se sent rapidement intégré dans cette grande famille. Une équipe forte efficace prend bien soin de tout ce petit monde et les enfants et adolescents le rendent bien par leur gentillesse et leur politesse implacable. Ils m’ont vite adoptée et m’accueillaient tous les jours par un grand « bonjour » que beaucoup d’entre eux s’efforçaient de prononcer en français. Puis, suivait souvent la question « Today, for us ? »[2], dénotant l’empressement à savoir à quel groupe serait destiné l’atelier du jour. Malgré la fatigue accumulée tout au long de la journée à l’école, puis encore au retour avec les devoirs, les participants faisaient preuve d’une grande motivation pour savourer le moment de l’atelier. Tous prenaient pleinement part aux activités proposées et contribuaient au bon déroulement des ateliers : tantôt les uns assuraient la traduction dans une communication mêlant tamoul, anglais et français ; tantôt les autres aidaient à ranger l’atelier jusqu’au dernier petit bout de papier traînant sur le sol.
Au moment de quitter le lieu, beaucoup m’interrogeaient sur les raisons de mon départ et m’invitaient plutôt à rester auprès d’eux. Il est vrai qu’une fois la porte fermée derrière moi, j’avais l’impression de quitter une maison où j’avais longuement habité.
[2] « Aujourd’hui, pour nous ? »

[1] Site internet de l’orphelinat : pavo-pondy.org